Pianiste français né en 1990 et grandi à Toulouse, Amaury Faye est actuellement installé à Bruxelles après un séjour à la Berklee à Boston d'où il ramena en 2015 un Berklee Jazz Performance Award. L'année suivante, la victoire au Tremplin Rézzo Focal Jazz à Vienne lui offrit les moyens d'enregistrer le présent album, que l'on opposera à ceux qui considèrent l'art du trio comme parvenu à une impasse. La lente et complète assimilation d'influences successives, de Garner à Mehldau en passant par Bill Evans et une longue complicité avec le bassiste Louis Navarro y sont remises en jeu par le batteur Théo Lanau, plus investi dans les musiques improvisées. Le résultat, sans une once d'effets, ni d'électronique, dégage une fraîcheur totalement dénuée d'apprêt - à commencer par celle des sonorités individuelles - et une décontraction réjouissante dont résulte ici et là un solo éruptif autant qu'inattendu. Dans Journey To The East Coast, on entend Brad Mehldau dans l'intrication des mains ou les harmonies, tandis que Clearway Street joue de l'opposition entre partie très rythmique à la syncopation ciselée et une autre plus mélodique à la limite de la dissonance.
Après Viennes, Vannes, Avignon et avant une mini-tournée au Canada, ce trio est programmé ce 4 Août à l'Astrada de Marciac, puis au Sunside en septembre. Il est urgent d'aller le découvrir.
Vincent Cotro
Suivant plusieurs années à étudier et construire sa réputation dans son pays d’origine (la France) et ailleurs, Amaury Faye réalise un pas en avant important avec son nouvel album Clearway. Son premier album en tant que leader Big Moe Trio (Greenworks – 2010) était quasiment entièrement tourné vers le répertoire des standards américains. Ici, le pianiste français n’inclut qu’une sélection de deux reprises semi-obscures et utilise ses propres compositions pour relier le tout avec la touche la plus moderne du genre. Le titre éponyme de l’album évoque le temps qu’a passé Amaury à Boston lorsqu’il étudiait à la Berklee, ainsi l’on retrouve une influence américaine qui vient se lier à ses racines européennes.
Ici et là on peut entendre du Keith Jarrett (notamment le passage final en piano solo sur Clearway Street), ou encore du Brad Mehldau sur certains passages mélodiques, notamment dans Vence, mais l’esprit infatigable de Faye lui permet de synthétiser ces influences dans un son très personnel. L’ensemble général est un jazz contemporain incluant des touches de be-bop et de classique, et pendant que l’interaction avec la solide section rythmique formée par Louis Navarro et Théo Lanau est d’un doux et subtil plaisir à entendre, les trois musiciens présentent un album éclectique, maîtrisé, ludique et intriguant, qui n’a pas besoin d’exploser le carcan du trio pour piano, mais n’hésite pas à l’étirer et l’explorer toujours plus.
Geno Thakara
Pas facile d’exister lorsqu’en 2017 on est un jeune pianiste de jazz, vraie-fausse catégorie souvent blindée en singes savants et autres enfants prodiges dont on tente d’extraire les perles, les voix singulières ou tout simplement originales. Amaury Faye a tout le potentiel pour être l’une d’elle. Une perle qui brille de mille feux à la tête du trio que le jeune Toulousain a monté avec le contrebassiste Louis Navarro et le batteur Théo Lanau. Membre du collectif Initiative H, il déroule ici une ligne claire de toute beauté. Associant compositions originales et standards réarrangés où se mêlent improvisation et écriture, lyrisme et rythmes entrainants, virtuosité et finesse, ces trois musiciens éclectiques et ouverts aiment mettre l’héritage des anciens au service de l’avenir. L’idée n’est certes pas neuve mais a le mérite d’être brillement développé tout au long de ce Clearway. Disciple de la grande (mais sous- estimée) pianiste Joanne Brackeen, Amaury Faye a beau marcher sur les brisées de Brad Mehldau, il offre ici un style déjà solide et chatoyant, laissant entrevoir une progression et une affirmation à court terme. Une vraie révélation.
CM/Qobuz
Ces dernières années, les piano-trios se sont multipliés, mais voici une réelle découverte.
Amaury Faye est né à Toulouse en 1990. Très vite, il a tourné dans sa région natale et, en 2010, a enregistré un premier album, Big Moe Trio avec Louis Navarro à la contrebasse et Pierre Ardré à la batterie.
En 2014, il a rejoint le Berklee College de Boston, où il a notamment étudié avec Joanne Brackeen, une vraie référence dans le jazz américain: pianiste pour les Jazz Messengers, elle a aussi enregistré avec Branford Marsalis (Fi Fi goes to heaven), Chris Potter et Dave Liebman (Arkadia Jazz) ou en trio, avec Eddie Gomez et Jack Dejohnette (Ken Music).
En mars 2015, Amaury a reçu le Berklee Jazz Performance Award qui récompense le meilleur pianiste de l'année. Dans la foulée, le jeune pianiste français a remporté le Tremplin du Jazz d'Avignon et a été lauréat du Tremplin de Vannes comme Focal Jazz de Vienne.
A côté de son travail en tant que leader, il fait partie d'Initiative H, une formation de 12 musiciens qui est dirigée par le saxophoniste David Handrechy et qui a gravé deux albums: Deus ex machina et Darkware.
Depuis quelque temps, il s'est établi à Bruxelles. Aussi, peut-on l'entendre au sein du Vogue Trio du contrebassiste Giuseppe Milaci, un élève de Jean-Louis Rassinfosse et Philippe Aerts: ce trio sera en tournée en Belgique en novembre prochain.
Pour Clearway, Amaury Faye retrouve son ancien complice, Louis Navarro. Né en 1991, celui-ci s'est d'abord dédié à la basse électrique et au funk, avant de s'inscrire dans la classe jazz du Conservatoire de Toulouse et de poursuivre des stages avec Hein van de Geyn et Pierre Boussaguet.
A la batterie, Théo Lanau: né en 1990, comme Amaury, il a découvert le jazz au Collège de Marciac, avant de s'inscrire au Conservatoire de Paris puis de Bruxelles, ce qui lui a valu de suivre les enseignements de Daniel Humair et Stéphane Galland. Depuis quelque temps, il joue en Belgique avec Manolo Cabras et côtoie différents musiciens issus de Tricollectif.
Clearway comprend 7 compositions originales, An Oscar for threadwell de Charlie Parker (un thème enregistré avec Monk au piano) et Witchcraft de Carolyn Leigh et Cy Coleman, une chanson souvent reprise par Frank Sinatra mais aussi jouée par Bill Evans, dans cet esprit Songs without words cher à Fred Hersch.
Tout au long de ce répertoire, Amaury Faye allie sens aigu du rythme et du lyrisme mélodique (Witchcraft). Par ailleurs, à la manière d'Evans, il joue autant du trio que du piano. Ainsi, Believe it or not s'ouvre sur une brillante intro contrebasse/batterie, avant de déboucher sur un splendide solo de piano mais aussi de conltrebasse. Sur Clearway Street, c'est la batterie qui introduit le thème et sur Off roading, c'est la contrebasse sur un rythme enlevé.
Sur Sunday morning blues et sur An Oscar for threadwell, un thème très bop, sont joués sur un tempo enlevé, Bad surprise et Vence se développent sur un rythme plus calme, avec Théo Lanau aux
balais.
Quant à Journey to the Eastcoast, qui clôt l'album, le thème voit son tempo évoluer et s'accélérer au fil du temps.
Manifestement, Amaury Faye cumule technique et inspiration tant dans le jeu que l'écriture.
Un très bel album.
Pour le moment, des concerts du trio sont prévus en France (Vienne, Vannes, Avignon, Marciac: calendrier détaillé sur le site d'Amaury Faye). Le trio sera en tournée en Belgique en mars 2018 (Jazz Tour).
Claude Loxhay
Le trio de piano français de Amaury Faye avec base à Bruxelles, a remporté le premier prix du prestigieux concours du Festival de Jazz à Vienne. Le trio a permis à deux semaines en utilisant le studio Erik Truffaz à regarder dans un début. Le résultat semble prometteur et le plus capé dans la tradition américaine.
Amaury Faye a grandi dans le sud de la France. Il a dû avoir de la chance d'étudier avec David Haudrechy (Archie Shepp, Rick Margitza) qui lui a immédiatement intégré dans son groupe H. Initiative Mais Faye a fait sa propre chose et comme il était le jazz américain, il a fallu un an Berklee à Boston. A son retour, il se rend à Bruxelles où il rencontre le batteur et compatriote Théo Lanau. Le bassiste Louis Navarro, qui vit à Amsterdam, le connaissait depuis le conservatoire de Montauban. L'Amaury Faye Trio pourrait commencer.
Une carte de la ville est indiquée sur la couverture de 'Clearway'. Pas vraiment besoin de retrouver votre chemin dans la région jazz où le trio est actif. Les trois restent dans le cadre d'une tradition jazz classique américaine. La dérive de l'expérience avec l'électronique et les exercices de crossover leur sont complètement étrangers. L'accent est mis sur des compositions soigneusement équilibrées et colorées de façon experte. De nos jours, que, parmi tout le battage médiatique presque considéré comme ne se fait pas, mais ces trois jeunes musiciens réfutent une telle affirmation vigoureusement.
Du jazz soul lisse et le swing de la piste d'ouverture de la vanne plus indisciplinés avec de multiples changements de tempo, c'est une ode belle et surtout personnelle à un passé, mais avec une touche moderne. Les deux normes de la Sorcellerie »et Charlie Parker sont« Un Oscar pour Treadwell l'image parfaitement complète. Amaury Faye a un style de jeu harmonieux dans lequel la pudeur et le blues alternent avec des impulsions plus directes. Sa section rythmique le suit de près, avec ses propres accents. Un trio à surveiller.
Georges Tonla Briquet
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