©Leila Belaubre

JAZZ MAGAZINE / JAZZMAN (FRA)

2016

Hier, 2 août, tard dans la nuit, tandis qu’au cloître des Carmes les concurrents du Tremplin Jazz d’Avignon retenait le public par une jam session chauffée à blanc, un jury présidé par le contrebassiste Kyle Eastwood attribuait le grand prix de groupe au trio allemand Just Another Foundry, le prix d’instrumentiste au pianiste Amaury Faye… le prix du public étant décerné après dépouillement des votes au quartette hollandais Morgan Freeman.

L’affaire avait commencé par une défection, celle du pianiste Quentin Meurisse remplacé à la hâte par Thomas Chabalier (vibraphoniste bourguignon passé par le CNSM de Paris) au sein du trio français (mais venu de Bruxelles) Garbage Ghost et donc aux côtés du saxophonisteQuentin Gayrard et du batteur Pierre Hurty. Un handicap qui permit surtout faire découvrir le nouveau venu par la façon dont il sut s’adapter et tirer la formation vers le haut.

Contraste avec le trio allemand Just Another Foundry, car avant d’en détailler le personnel, il convient de dire la cohésion d’un goupe venu du conservatoire de Cologne laissant deviner de longues et intenses heures de travail dont il nous laisse moins sentir la part d’effort que la dimension de partage. Partage d’une vraie culture jazz, la plus globale et la plus enracinée de ce palmarès, avec un saxophoniste, Jonas Engel, qui sait faire entendre dans son jeu ce que l’on a pu aimer chez Lee Konitz et – c’est Jean-Paul Ricard qui me le fait remarquer – Hal McKusick, tout en s’aventurant sur les terres d’Ornette Coleman ou John Zorn. Le tout sans hiatus grâce à un répertoire usant d’une grande palette dynamique allant des explosions expressionnistes au pianissimo faisant la part belle aux sons harmoniques rejoints par l’archet de Florian Herzog et les frôlements du batteur Anthony Greminger, en passant par toutes les nuances de l’articulation post-parkérienne sur les contrechants tout en souplesse et tout en assise du contrebassiste et un jeu de batterie déclinant, sans ostentation ni dogmatisme, des baguettes à d’admirables balais, une histoire de l’instrument entre le swing et équivalences polyrythmiques du jazz contemporain. Un grand, très grand, prix de groupe, que l’on rééentendra l’an prochain aux Carmes en première partie d’une soirée du festival et qui sera accueilli au fameux studio La Buissonne par Gérard de Haro, car telle est traditionnellement la plus haute récompense du Tremplin Jazz d’Avignon.

La première journée se terminait avec le trio du pianiste Frédéric Perreard et ses comparsesSamuel F’Hima (contrebasse) et Arthur Alard (batterie), qui eut ses partisans au sein du jury. Grande maîtrise instrumentale, belle et rapide circulation de l’énergie dans un jeu très interactif sur un répertoire totalement original aux contours labyrinthiques, mais qui laissa à d’autres l’impression d’entendre toujours le même morceau sur une accumulation de procédés jugée trop démonstrative. Ni prix, ni mention, mais trois noms que l’on retiendra pour l’avenir.

Le quartette bordelais Le Jardin – Julien Dubois (sax alto, compositions), Ouriel Ellert (guitare basse électrique), Simon Chivallon (piano, claviers), Gaëtan Diaz (batterie) – a surpris, agacé, amusé, puis captivé pour ceux qui se sont progressivement laissés séduire par une prestation qui a d’abord fait entendre ce que cette fusion pouvait avoir de convenue, dévoilant peu à peu les arrière-plans les plus frais d’un jazz nourri de rock progressif et de phrasés post-stevecolemanien, jusqu’à cette belle intervention de Josiane la Cigale qui, s’éveillant parmi les pierres du cloître à la chaleur d’un projecteur qu’elle a peut-être pris pour un rayon de soleil, s’est mise à cymbaliser à l’unisson du saxophone… à moins que ce ne soit l’inverse. En tout cas un groupe qui méritera que l’on fasse plus ample connaissance avec lui le 18 août sur l’Ile de Ré au tremplin de Jazz au phare et le 28 septembre à Paris au Sunset.

La suite a suffisamment conquis le public pour mériter un prix du public que le jury aura été loin de désavouer. Propulsé par le fort excentrique et tout aussi énergique batteur Tristan Renfrow, en partenariat avec Matt Adomeit, contrebassiste qui n’a pas été sans sans évoquer les compétences de Florian Herzog la veille, le quartette hollandais Morganfreeman brille moins par ses solistes que par l’énergie collective indéfectible relayée par les deux soufflants Andrius Dereviancenko (sax ténor) etDennis Sekeretarev (trompette) au profit d’une musique vive et nerveuse évoquant sur plus d’un point la spontanéité mingussienne.

C’est au trio du pianiste toulousain d’Amaury Faye (piano) passé par le Berklee College of Music, avec Louis Navarro (contrebasse) et Théo Lanau (batterie) qu’il revenait de clôturer le tremplin. J’ai beau relire mes notes écrites dans le noir d’une écriture aussi incertaine qu’illisible, je ne retrouve rien à leur sujet et tandis que je rédige ce compte rendu dans le TGV, un œil sur la déferlante perpétuelle du mont Ventoux qui s’éloigne au loin vers Lure et le Haut Pays de Giono, je ne retrouve plus dans ma mémoie que le souvenir d’une aisance pianistique et d’un naturel mélodique qui donnait à cette musique un faux air de simplicité pourtant nullement paresseuse. Le président Kyle manifesta un intérêt particulier pour son jeune confrère Louis Navarro, on parla de la qualité du son d’ensemble, on rappela qu’Amaury Faye venait de remporter le tremplin Rezzo-Focal à Jazz à Vienne et donc l’invitation à enregistrer un album au Studio du Flon de Lausanne. Et c’est finalement la prestation du pianiste qui a été récompensée d’un prix d’instrumentiste. Proclamations, acclamations, distributions, séparation avant le concert final du président Kyle ce soir au cloître des Carmes à la même affiche que la chanteuse Virginie Teychené.

Franck Bergerot

SCHWÄBISCHEN ZEITUNG (ALLEMAGNE)

2016

TRADUCTION FRANÇAISE

Aujourd'hui dans la Schwäbische Zeitung:

Finale Heartbeat au Biberach Jazz Prize 2016

Le jeune groupe suisse "Shane" remporte le Concours international de jazz BIBERACH - Le prix Biberach Jazz décerné cette année à une nouvelle fois est de plus en plus international et de haut calibre, avec plus de 40 formations de neuf pays européens. de gagner une formation de l’usine de jazz suisse à Berne avec "Shane" de Steffisburg.

Dans une finale à couper le souffle à la Stadthalle de Biberach, les jeunes Suisses étaient juste devant les favoris du public, le "Amaury Faye Trio" de Bruxelles, et ont reçu un certificat et un prix de 2 000 € du président du jury, Dieter Ilg.

Pour réduire le temps d'attente lors de la réunion du jury, Joo Kraus, lauréat du prix, a proposé un duo de trompettes et de boucles en duo avec le célèbre professeur de piano jazz Freiburg, Ralf Schmid, lors d'un bref concert, en écoutant des extraits de leur vaste album.

Après un bref aperçu de l’histoire du prix du jazz Biberach par le directeur culturel Klaus Buchmann et le membre du jury du club de jazz Helmut Schönecker, la cérémonie de remise des prix a débuté. Dieter Ilg, qui recevra son troisième prix de suite en tant qu'instructeur de l'année à Hambourg le mois prochain, a félicité "Shane", notamment pour le fait qu'ils avaient déjà relevé un défi particulier avec une formation en quatuor sans instrument d'harmonie, The les exigences stylistiques et structurelles associées ont toutefois été parfaitement maîtrisées. Un jeu de contrebasse puissant (Jérémie Krüttli) et un style détendu et filigrané aux percussions structurées et subtiles aux rythmes multiples (Philipp Leibundgut) ont jeté les bases de structures transparentes dans lesquelles les deux saxophonistes Gabriel Wenger et Michael Gilsenan dévoilent leurs mélodies plastiques. Des improvisations virtuoses, en particulier Gilsenan, qui était également responsable de toutes les compositions, ont développé dans son jeu influencé par la rhétorique des tensions de grande individualité et de profondeur.

Journaliste culturel munichois et commissaire du BMW World Jazz Award, Oliver Hochkeppel, qui a voyagé directement du "jazzahead!" Salon de Brême, a présenté le deuxième prix avec des mots d'esprit dans le jargon du football au trio du brillant pianiste de jazz Amaury Faye de Bruxelles, qui avait déjà reçu le Prix du public pour son impressionnante performance.

Le professeur Frank Sikora a remis le prix de composition, qu'il a lui-même remis en association avec le troisième prix, au Quintette Jannis Wolff. Par respect pour les musiciens du raisonnement anglais, il a évoqué la grande complexité de composition de la suite en trois parties présentée, ainsi que l'expérimentation, l'originalité et l'expressivité de musiciens de Hongrie, d'Équateur et de Slovénie entourant le batteur allemand Jannis Wolff, qui sont à Rotterdam et ont appris à connaître Copenhague pendant leurs études.

Le professeur d'université de Mannheim, Jürgen Seefelder, a remercié le quatrième prix pour ses louanges pour une présentation parfaite du style rétro des années 40 et 50 du "Pascal Bartoszak Quartet" de Cologne et d'Essen sous le slogan "Back to Trad". Le groupe, qui est issu du NRW State Youth Jazz Orchestra, a sorti son premier CD en 2015, mais le jury a estimé que le chemin emprunté était dans la mauvaise direction.

Le cinquième prix a finalement été attribué au "concept de moment" de Leipzig, dont le concept très intéressant du domaine de l'interprétation musicale en situation de concurrence pouvait laisser peu de place à la spontanéité du moment.

H. Schönecker

ALLINFO (IT)

2015

TRADUCTION FRANÇAISE

Salué par la critique comme uniques pour sa capacité à combiner des éléments de la musique contemporaine française (Debussy), le romantisme allemand et polonais (Schumann, Chopin), et les rythmes européens et d'Afrique orientale est né à Toulouse, France en 1990, Amaury Faye, avec son trio de jazz américain, il suit un chemin expérimenté par l'une de ses idoles, Brad Mehldau.

Son style de signature est plein de talent qui lui permet d'incorporer des éléments de ses nouvelles influences, y compris Tigran Hamasyan, Kneebody nominé aux Grammy Awards, et plusieurs musiciens de la scène musicale actuelle à New York. Amaury Faye, fait de l'arrière-plan, composé d'expériences diverses et d'influences importantes, un univers très personnel, profond et unique.

Faye a émergé à la critique grâce à l'ensemble du collectif français Initiative H, dont elle faisait partie à ses débuts, gagne actuellement en notoriété en Europe. Le Ensembleguidato du saxophoniste français David Haudrechy (Archie Shepp, Rick Margitza), a publié un premier album (Deus Ex Machina, Neuklang 2013) et se prépare à enregistrer une seconde expérience d'enregistrement, Vague Sombre, Neuklang, dont la sortie est attendue en 2015, il a enregistré la participation extraordinaire d'invités de certains des meilleurs musiciens d'Europe. En 2013, l'ensemble a été finaliste au Concours national de jazz de la Défense à Paris, l'un des meilleurs concours de jazz européens.

A 20 ans, Amaury Faye a publié un premier album de standards et originaux (Big Moe Trio, Greenworks 2010) avec Louis Navarro (basse) et Pierre Ardre (batterie) .Ispirato univers musical d'Oscar Peterson, Hank Jones , Kenny Barron, Faye a décidé d’enregistrer son premier album de manière traditionnelle, en utilisant des matériaux vintage et en ne passant que deux jours en studio. L'album est actuellement distribué en Europe et au Japon. Trois ans après sa publication, le trio a été nommé finaliste du concours de jazz français Jazz en Baie 2013.

En 2014, Faye a déménagé à Boston, aux États-Unis, pour étudier au prestigieux Berklee College of Music avec des musiciens de renommée mondiale tels que Joanne Brackeen et Tia Fuller.

En mars de cette année, Faye a reçu le Berklee Jazz Performance Award 2015 en tant que meilleure pianiste de jazz. Etre disciple de Joanne Brackeen a été une expérience profondément stimulante, permettant à Faye d’atteindre un niveau plus élevé d’engagement musical.

Allinfo.it