Premières chroniques pour le duo Igor Gehenot X Amaury Faye

Le nouvel album Amaury Faye X Igor Gehenot a reçu ses premières chroniques dans les revues belges Larsen et Dragonjazz. 

 

 

Le duo, c’est l’art de ne pas se marcher sur les pieds. Surtout quand il s’agit de musiciens qui jouent du même instrument. Dans ce solo à quatre mains, les pianistes Igor Gehenot et Amaury Faye construisent ensemble un univers singulier, à la fois fougueux (Egberto), stride et swinguant (Magic Ball) et parfois mélancolique (Trocando Em Miúdos). De cette complicité évidente, on retient l’envie de s’amuser, sérieusement, sur des airs de bossa, de jazz contemporain ou même de pop. Les pianistes ont l’intelligence de s’écouter l’un l’autre, de se suivre ou de se laisser guider sur d’autres chemins. Nous, on s’amuse aussi à reconnaître qui, des deux musiciens, prend le lead, qui embarque l’autre, qui conclut. Une performance insolite qui dédouble les plaisirs.

Jacques Prouvost

 

 

 

 

Comme son titre l'indique, cet album est le produit de la rencontre face à face de deux pianistes : d'une part, Amaury Faye, Toulousain aujourd'hui basé à Bruxelles, qui a glané un bon nombre de récompenses dont un Octave de la Musique en 2018 pour Songbook (Hypnote) enregistré en trio avec le contrebassiste Giuseppe Millaci et, d'autre part, Igo Gehenot, pianiste liégeois auteur de quatre disques en leader tous sortis sur Igloo Records et lauréat de deux Octaves de la Musique pour sa participation à New Feel du Lg Jazz Collective ainsi que pour son disque Delta.

Ce projet inédit qui fit sensation au Gaume Jazz Festival de 2020 ainsi que dans plusieurs salles de concert confirme sur disque tout l'intérêt de cette remarquable collaboration. Le répertoire comprend neuf plages mêlant des compositions originales et des reprises plutôt inattendues comme Message In A Bottle de Police ici rendu dans une version lumineuse pour ne pas écrire joyeuse. Plus nostalgiques apparaissent Bibo No Aozora, un thème splendide de Ryuichi Sakamoto repris dans la bande sonore du film Babel, ainsi que Trocando Em Miudos du Brésilien Chico Buarque qui met particulièrement bien en exergue la sensibilité aiguë des deux interprètes. Mais le plus étonnant reste l'arrangement pour deux pianos d'Incompatibilidade De Genios qui garde le rythme et la chaleur de cette samba du Brésilien Joao Bosco.

Les cinq plages originales sont également très variées, du post-bop endiablé d'un Magic Ball à la poésie d'un Par A Pluie, avec ses notes qui tombent comme des gouttes de pluie, en passant par un hommage aussi enjoué que mélodique au compositeur et multi-instrumentiste brésilien Egberto Gismonti. On pouvait se poser des questions sur le comment deux improvisateurs s'exprimant de conserve, et à fortiori jouant du même instrument, allaient s'entendre sans pour autant tomber dans le mimétisme ? Mais le plus remarquable ici est justement la manière dont les deux pianistes, chacun avec son style propre, se complètent sans gêne ni redondance. Ce qui témoigne d'une réelle affinité artistique mais aussi, individuellement, d'une belle maîtrise de l'instrument alliée à une vision claire du résultat souhaité. En conclusion, on n'a aucun mal à se laisser envoûter par ces miniatures colorées de pianos entrelacés qui allient légèreté et sophistication.

 

Pierre Dulieu

 

D'autres revues à paraître dans les prochains jours. Pour plus d'informations, suivez Amaury et Igor sur leurs réseaux sociaux.

INSCRIVEZ-VOUS À LA NEWSLETTER

Inscrivez-vous à la newsletter d'Amaury pour recevoir ses actualités par mail.

© Amaury Faye - Website by Lancer Un .Site - Mentions Légales